lundi 26 avril 2010

désolée

En ce moment, on a surtout des problèmes, ce qui fait que j'ai du mal à me concentrer sur un truc rigolo à raconter. Donc je raconte pas. Mais ne vous faites pas de souci, ça ne durera pas !
Avec un peu de chance, demain sera un autre jour et je trouverai un truc hyper inspiré à raconter pour rigoler !
Bisous à tout le monde, et merci pour les coms, parfois on s'y perd, avec toutes ces Stephs !!!

vendredi 16 avril 2010

Petite rectification

Contre toute attente, et même si cela m'a pris la journée entière et a nécessité l'aide du Mama, laine de verre, couteau à enduire (enfin de peintre mais qui fera l'affaire), enduit de rebouchage, courses diverses de graille, tout a été acheté hier !!! Hourra !!!
La fin de semaine s'annonce donc sous de bons hospices, d'autant que le Mama est de repos aujourd'hui et lundi.
Allez !!! Je sens que c'est une bonne journée !!! En avant !!!!!!!

jeudi 15 avril 2010

Non mais...

... qu'est-ce que c'est que ce jeudi ?!
Rempli de vide. Mais alors, grande catégorie. Il m'a fallu une heure pour acheter du pain de mie et des carrés de fromage à croque-monsieur (pas envie de faire une béchamel), et j'ai l'impression que mes ambitions pour la journée sont en total décalage avec ce que je suis capable de produire aujourd'hui.
Pourtant il faudrait que j'aille chercher de la laine de verre pour que le Mama puisse continuer la chambre de son n°2, que je repasse l'aspirateur (je commence sérieusement à reluquer les aspirateurs qui se déplacent tous seuls dans la maison. il tournerait en permanence. le pied.), que je fasse des courses, donc une liste, donc les menus du week-end et de la semaine prochaine, et que donc je m'y mette maintenant au lieu de bidouiller un pauvre post pourri sans intérêt. Pfff...
Le courage me manque. En plus je peux même pas regarder le journal de la santé car les enfants détestent ça et ils font du bruit exprès. Vivement lundi, je vous le dis. Je pense qu'on est le seul pays au monde où les mômes ont 16 semaines de congés, ce qui est beaucoup trop. Et paradoxalement, là ils vont avoir 11 semaines consécutives de cours pour finir l'année. C'est vraiment mal foutu. Alors ouiiiii, je saiiiiiis, on vit en Fraaaaannnnnce, on peut rien changeeeeeeeer, n'empêche. Personne n'a assez de congés pour les passer avec les enfants, en deux mois d'été ils perdent une bonne partie du bénéfice acquis l'année précédente et le rythme normal de la vie normale, ils n'ont plus le temps de boucler les programmes correctement puisqu'il n'y a plus classe le samedi, bref, pourquoi on les réduit pas, ces vacances d'été ? C'est qui qui veut pas ? Ceux qui gagnent leur vie avec le tourisme ? Ils sont tous d'accord pour dire que passé le 15 août tout le monde repart bosser. Les profs ? Ils sont les premiers à dire que les programmes ne tiennent plus dans les heures de cours. Alors qui ? Comprends pas. Tiens, voilà, c'était mon coup de gueule du jour.
Allez, menus !!!!!

mercredi 14 avril 2010

On m'aurait menti...

Alors d'accord, j'avais déjà mal au crâne avant. Ok, la journée avait été looooooongue avec les enfants. Oui, je dors mal en ce moment. Mais c'est pas une raison pour avoir mal au casque pareillement ce matin.
Je sais pas si c'est le blanc ou le rouge, ou autre chose, mais ce qui est sûr, c'est que je douille sévère...
Par contre, on a passé une soirée bien sympa, j'étais contente de voir la Doon (expat strasbourgeoise), son pacsou le Ludo, et leurs 2 + 2 enfants. Ils s'en sont donnés à coeur joie, heureusement que la maison est grande. Parce que les 20 minutes qu'ils ont passées dans la salle à manger ont été interminables. Mais c'était bien agréable, ils étaient contents, nous aussi, j'aime beaucoup la Doon et le Ludo, on rigole toujours bien, et on se sent à l'aise avec eux. Dommage qu'on ne les voie pas plus souvent que ça.

Revenons à la journée d'hier... Il fallait que ça se fasse, j'ai organisé la matinée "devoirs" des vacances, ce qui a provoqué une motivation toute relative. Donc bien entendu, la matinée s'est transformée en journée, puisque quand ils n'ont pas envie, ils sont un petit peu lents, t'vois l'genre... Avec la Mimiss qui était fort survoltée comme toujours lorsque les enfants sont ici, ce fut chaud. Le téléphone ne me laissant guère de répit, il m'a quand-même fallu 1h30 pour éplucher et râper mes carottes !!! Mais bon, ça valait le coup, c'est bon des carottes râpées... Même les enfants en ont repris ! Allez l'Ouilla !

Aujourd'hui je suis en repos, je vais donc tenter diverses choses : poulet rôti d'une part, ce qui est toujours chouette, costumes de cheerleaders d'autre part, ce qui est déjà moins drôle, et aspirateur-wassingue, ce qui ne me fait pas du tout rire, mais alors pas du tout. Tout ça avec des nains couchés comme nous à un gros 1h30 ce matin, qui seront donc à la fois fatigués et énervés, comme moi. Vite, vite, un tantra ! Ou un verre de blanc...

dimanche 11 avril 2010

Printemps ! PRINTEMPS !!!

Mais gad'moi ça si y sont beaux ! Mes travailleurs ! Si c'est pas la classe internationale, moi j'te l'dis !!!!
Bon, tout ça pour dire qu'hier, on a profité de ce samedi magnifiquement ensoleillé et chaud pour primo : entériner notre décision d'arrêter la chaudière pour cette année, et deuxio : redonner à la maison un air habité en nettoyant un peu les abords. La photo est un peu loin, ça va s'arranger. Juste, sur celle-ci, on voit d'une part l'ancienne maison de feu l'écureuil (la fenêtre avec les volets fermés), et d'autre part, on voit bien aussi qui c'est qui bosse !!! Alors oui, c'est vrai, pas moi non plus. Mais le Mama prend une pose tout à fait éloquente quant à ses capacités à travailler pour la commune si un jour il fallait... On y voit aussi le coin terrasse (virtuelle) où nous avons mangé un barbecue le soir. Bon, pas trop tard, hein, parce qu'il faisait frais encore quand-même. N'empêche, barbecue !!!!
Allez, je vous en fais une rapprochée, que vous vous rendiez compte :

Pas balaise, la Susu ? Avec son maillot "Le Galopin" que y'a que ceux qui me connaissent pas qui ont pas un doute entre un centre équestre et un bar à bière ???
Notez au passage que sans notre intervention les abords de la maison sont déjà très colorés, les fleurs jaunes et oranges sont ici depuis des années, et ont l'air de s'y plaire.
Sur la première photo, vous pouvez voir une grosse auge en pierre derrière le Mama, et bien dedans nous avons planté quelques bulbes, en espérant que ce sera joli. Comme nous avons lu la notice après avoir fait les plantations, on n'a pas vu qu'il fallait retourner la terre sur 30 cm et tremper les bulbes durant 5h avant utilisation, donc nous allons pas mal arroser...
Pendant que nous oeuvrions à nos désherbages, une dame qui habite en face est passée me demander si je pourrais lui garder son petit gars quelques après-midi par-ci par-là. Il a le même âge que la Mimiss, ça pourrait être drôle. Affaire à suivre.

Bon sinon, dans la famille je mange donc je suis, aujourd'hui, j'ai fait un petit plat unique et rapide avec les restes : dans un demi-pot de crème, j'ai mis une grosse cuillère à soupe de moutarde à l'ancienne, et une escalope de dinde découpée en chenis, et mis tout ça dans une plâtrée de spaghettis. Ben on s'est régalés ! Et là, j'ai fait un gâteau au yaourt, mais manque de bol, plus de yaourt nature !!! Quelle gourdasse !!! Donc j'ai mis un verre de lait à la place, et j'ai dosé les autres ingrédients avec. Par contre, je vous raconterai ce que ça aura donné. Déjà ça sent bon, c'est pas si mal !!!

Mes nains sont revenus hier midi de chez leur père, il était temps, ils commençaient vraiment à me manquer. Maintenant ils sont là, ça va mieux !!!

vendredi 9 avril 2010

RI-DI-CULE !!!

J'ai rien fait de tout ça ! Aucun des projets d'hier n'a été réalisé ! C'te honte !
Mais je garde espoir, je pense que ça va s'arranger, je suis en pleine forme aujourd'hui. Ne me demandez pas pourquoi, j'ai peu dormi cette nuit, mais comment dire, l'humeur est là.
Alors bon, je n'ai pas grand chose de mieux à écrire, c'est vrai qu'on a vite fait le tour.
Hier soir nous n'avons rien fait de particulier, nous avons regardé des épisodes de Bones et nous sommes allés au lit. Je me suis relevée au bout d'une petite heure, vu que je tournais dans le lit. J'ai regardé un truc improbable sur un juif (Grynszpan), passionnant mais triste et révoltant. L'histoire, en gros, est que les parents du type étaient juifs allemands, et lorsqu'ils ont été chassés d'Allemagne en même temps que les autres, avant la guerre, le type était révolté donc il a voulu faire un coup d'éclat pour attirer l'attention sur la condition des juifs et sur le fait que les belles paroles de réconciliation des peuples d'Adolf étaient du flan. Il a donc tué un ponte allemand en France, et en fait l'effet produit fut bien différent de celui escompté : les nazis s'en sont servis comme prétexte pour stigmatiser les juifs et lancer les opérations que l'on sait. Tout ceci au milieu des magouilles politiques, etc...
Je suis à peu près certaine que j'étais la seule à ne pas connaître ce gars-là.
Et au fond, c'est ça qui me frappe : pourquoi ces choses me paraissent-elles intéressantes maintenant alors que quand j'étais à l'école, je m'en moquais comme de mes premières socquettes ? L'histoire, c'est le pire. Mais il y a d'autres choses : la philo, les sciences nat', enfin y'en a plein. Alors peut-être que je vais m'y mettre. Peut-être qu'il n'est pas trop tard. Pas pour m'en servir, hein, ça c'est râpé. Mais au moins pour pouvoir répondre à mes enfants s'ils me posent des questions, les aider s'ils en ont besoin...
En attendant, j'ai toujours pas fait mon repassage... pô bien !

jeudi 8 avril 2010

Dormir...

... tout est là.
Après quelques nuits incomplètes (bel euphémisme), je viens de récupérer un peu cette nuit. En effet, à 21h je suis tombée comme une masse devant la télé, le Mama m'a réveillée à 23h, j'ai filé directement au lit jusqu'à ce matin 6h30. Je ne pète pas la forme pour autant, mais ça fait du bien tout de même !!!
Hier en fin d'après-midi nous sommes allés chercher des colliers anti-puces pour les chats, les leurs étant plutôt vieux, et nous en avons profité pour visiter un magasin à côté qui vend tout pour la fête. Ben alors là, tout ! On va pouvoir faire la fête, ça c'est sûr !!!
Du coup on s'est pris des pizzas, bien lourdes, ce qui explique peut-être mon effondrement canapaire par la suite. Torpeur digestive...
Heureusement que nous avons bougé un peu, car le reste de la journée avait été d'une improductivité insolente. J'ai juste eu le courage de vaguement aspirer le bas, mais bon, c'était pas beaucoup mieux que rien (merci quand-même aux gentils commentaires de certains à ce sujet).
Alors, ambitions du jour : comme j'ai la mimiss, je ne peux pas voir trop grand : donc, je voudrais arriver à :
- faire mon repassage,
- regarder une deuxième fois Very Bad Trip, je suis certaine d'avoir loupé des trucs,
- essayer de comprendre comment on fait fonctionner la surjeteuse,
- trier l'indescriptible bin's qui encombre mon bureau.
Cela fait un peu beaucoup, mais je reste optimiste, au m oins pour le repassage !
Allez, la mimiss vient d'arriver, je vais m'occuper d'elle.

mardi 6 avril 2010

Greg le trentenaire...

Alors là, j'ai rien vu venir.
Nous sommes partis de bon matin, le Mama et moi, pour passer le week-end de Pâques à Lille chez Maurice chez sa soeur, dans le but de fêter dignement les 30 printemps du filleul dudit Mama qui se trouve être le fils de ladite soeur. Tu me suis, lecteur aux neurones affûtés ? Ouais, sans doute.
Nous passons donc récupérer les petits du Mama dès Potron Minet (8h ! du matin ! un samedi ! tout fout le camp !), et hop ! en route pour le pays des ch'tis !
Le voyage se déroule sans encombre, il vaut mieux aller vers le nord que vers le sud, car sur toute la route nous croisons des bouchons qui se suivent de près et se ressemblent...
Nous arrivons pour le repas chez Papy et Mamie, qui ont invité également une autre soeur du Mama, son mari (à la soeur) et leur fille Adams. Poulet au champagne...
Puis nous embarquons Papy avec, et direction le début du vrai week-end, avec foot (Valenciennes 1 - Lille 0, no comment) pour les uns et préparatifs tranquilles pour les autres, avec entre autres découpage de rôtis pour moi et Aurélie, un grand moment d'improvisation et d'approximation, et pour finir des tranches somme toute acceptables.
Au retour des guerriers,

nous passons à table, et faisons un sort au barbecue (prem's de l'année !) et à quelques décilitres de bière. Quelques preuves de la rigolade ? Allez...




Allez, pleure pas Greg, on l'aime ta caisse à savon voiture !!!
Nous nous sommes couchés trèèèèèès tard, et le dimanche matin, c'est avec quelque difficulté que nous avons émergé, vers 9h, pour tenter (assez vainement, je dois le dire) d'aider aux préparatifs de la journée.
Le résultat en tout cas, grâce à l'intervention des décoratrices familiales
était à la hauteur de l'événement :




La classe internationale !!!
Autant vous dire qu'on ne s'est pas fait prier pour passer à table...
Une première fois le midi, ce fut épique. Après soufflage de bougies, repas en rapport, chasse aux oeufs dans le jardin, petit foot dans la gadoue pour les jeunes, il était temps de se remettre à table...
Je crois ne pas me tromper en disant que pour la première fois de ma déjà longue carrière de fêtarde, j'ai eu plaisir à me rasseoir et en remettre une couche...
Nous avons passé encore une soirée formidable, avec des gens formidables, une ambiance formidable, une mentalité formidable, une famille unie faite de gens différents mais qui se ressemblent et se respectent pour ce qu'ils sont. J'ai la chance de faire partie de cette famille-là, parce que j'ai la chance d'être mariée à l'un d'eux, et aussi la chance qu'ils soient assez adorables pour me laisser une place chez eux.
La soirée s'est terminée fort tard, et à regret.
Lundi matin, nous sommes partis à reculons mais nous n'avions guère le choix car nos patrons respectifs nous attendaient le mardi et nous devions rendre les garçons à la grouse le soir-même...
Je ne suis pas tout à fait redescendue, encore. Ni totalement reposée, disons-le. Je termine donc pêle-mêle, car je n'arrive pas à me concentrer plus longtemps :
- petite mention "très bien" aux garçons qui ont été adorables, aussi bien pendant le voyage que sur place,
- petite mention "bien vu l'aveugle" à l'oreiller en plumes, que maintenant j'ai l'air d'un lapin psychopathe (la force des mots : Robotnik, si tu me lis, mais ça m'étonnerait),
- petite mention "encore" à ça :

- petite mention "spéciale" à la famille, à Queen Elizabeth, à Frank, Aurélie et leurs magnifiques petits, à Greg et son incomparable déhanché, à Alex et Steph, à Tatam et Alexandre (et son stoïcisme non négligeable !), à Roger et Elodie, et allez, même à la peluche puante et sa copine aux yeux rouges, vous êtes exceptionnels, ne changez jamais, je vous aime...



vendredi 2 avril 2010

Je mange, donc je suis...

Je dis ça parce que je suis en train de manger un sandwich à la rosette (pardon, au salami).
Mais en fait, il y a beaucoup de choses à écrire à la place de ces pointillés sournois.

En premier, je mange, donc je suis grosse.
Ah bah oui, ça, y'a pas de mystère, on pourrait même dire qu'il y a une forme de logique, voire de justice en ce qui me concerne : rien à voir avec un problème quelconque d'une glande qui serait hyper ou hypo quelque chose, ou encore avec un truc héréditaire : je mange.
Alors oui, même si en ce moment je mange moins et moins mal qu'avant, ça ne change pas grand chose. Je ne prétends pas que mon poids est dû uniquement à mon alimentation, mais faut pas exagérer, il y est quand-même lié un brin...

En second, et c'est pour bientôt, je mange, donc je suis une icône glamour.
Ma copine Gaëlle l'a lu dans Elle, il paraît qu'on peut porter du 52 et être bien dans sa peau. Ben tiens, pas fous les autres : de plus en plus de gros par ici, y'a un marché, on va leur faire des fringues un peu bien coupées, et un peu moins laides qu'avant ! Attends : crois-le ou non, maintenant on a même droit à la couleur ! Avant c'était noir, blanc, gris, sépia... Valait mieux être vieille, ou daltonienne, en tout cas pas dépressive... Maintenant, ce serait presque l'excès inverse : grosse tu es, fuschia et turquoise tu porteras... Ils ont aussi compris un ou deux détails : tu peux être grosse ET grande, tu n'es pas pour autant obligée de porter le pantalon à mi-tibia ; tu peux être grosse ET avoir forme humaine, tu n'es pas pour autant obligée de porter un jean en toile légère avec un élastique à la taille comme ta belle-mère, mais un jean normal ; tu peux être grosse ET vouloir un minimum de classe dans tes vêtements, tu n'es pas pour autant obligée d'aimer les vestes avec boutons dorés aux manches et épaulettes ; ah, et incroyable : tu peux être grosse et grande ET avoir les pieds larges, tu n'es pas pour autant obligée d'aimer les mocassins à pompons ou les chaussures assorties au jean de belle-maman précédemment cité...

En troisième, je mange, donc je suis coupable !
Bien sûr, on l'est toutes. Vous me voyez forte et sûre de moi, je n'essaie pas de planquer mon surpoids mortifère (ah oui : obésité morbide : c'est ça le mot) sous des capes invisibles (j'ai un scoop : ça marche pas), souvent vous vous dîtes que c'est bien d'assumer, rien à faire du regard des autres, et comme c'est bien, et bla bla bla...
Mais voyons un peu si c'est toujours le cas au Mc Do... Allez, soyez honnêtes, quelqu'un oserait me dire qu'en voyant un obèse manger un Big Mac, il n'a jamais pensé, même furtivement, que fallait pas s'étonner ? La vérité, moi ces regards-là je ne les vois plus. Je n'en dirais pas autant de mes enfants. Eux voient tout, comprennent tout dans les yeux des gens qui regardent leur maman qui mange avec eux une fois tous les deux mois dans un fast. C'est naturel, hein, je veux dire dans 90% des cas, ce sont des regards qui durent une seconde, parfois même ce n'est pas conscient. N'empêche. N'empêche que parfois c'est méchant, ça juge, ça accuse, ça condamne, ça blesse. Passons.

En quatrième, je mange, donc je suis handicapée.
Ben oui, handicapée. Toi qui fais 60 kg, passe une combinaison qui double ton poids et ton volume, et essaie d'attacher une ceinture dans un bus, essaie de pas te faire mal au fondement sur un siège d'une attraction du Futuroscope, essaie de savoir s'il est judicieux d'acheter des toilettes suspendues, essaie de faire du monorail à Touroparc avec tes gamins, essaie de sortir dignement d'un fauteuil trop profond, essaie de ne pas montrer ton angoisse lorsque tu dois franchir une passerelle ridicule pour monter sur un bateau, essaie de t'asseoir à une table fixée au sol au Buffalo sans manger avec tes seins dans l'assiette, essaie de lacer tes pompes sans arrêter de respirer, essaie d'être en forme le matin quand tu soupçonnes que tu as des apnées du sommeil mais que tu ne veux pas dormir avec un appareil car tu as 36 ans et une vie sexuelle (ce qui est en soi un exploit, merci mon chéri), j'en passe, et des meilleures...

En cinquième, je mange, donc je suis rassasiée.
Alors certes, ça peut paraître étrange, et pourtant ça fait partie du problème. On pourrait croire que nous-autres gros, nous mangeons pour combler un vide affectif ou que sais-je, et c'est sans doute un petit peu vrai, quelque part. Mais il y a aussi autre chose : on mange parce qu'on a faim. Inconcevable.

En sixième, je mange, donc je suis épanouie.
Bizarre, ça, hein ? S'il y a une chose que j'ai comprise, c'est que le mal-être n'est pas un symptôme de l'obésité, et si lien de cause à effet il doit y avoir, il serait plutôt l'inverse. J'ai déjà été beaucoup moins grosse que ça, et je n'étais pour autant pas mieux dans ma peau. En meilleure forme, oui. Dans la norme, en gros (hin hin hin). Plus heureuse, non. Anecdote : la maman du Mama doit nous donner un petit appareil de cuisine qui sert à remplir les choux à la crème, un peu comme une seringue qui remplacerait la poche à douilles, voyez le genre ? Bref, l'autre soir à table, on faisait le point avec les enfants sur un sujet essentiel : la différence entre la pâte à choux et la crème pâtissière, avec l'exemple évident de l'éclair au chocolat. Le Mama me dit qu'avec l'appareil sus-nommé, ce sera un jeu d'enfant. Je lui indique alors que si on récupère ce truc et que je me mets à faire des éclairs ou autres religieuses, on va finir monstrueux, et là, il me dit "on s'en fout". Le choc : c'est vrai. Au fond, tout au fond de moi, il y a la gourmande qui s'en fout d'être monstrueuse, et qui n'échangerait pas sa ligne courbe et le plaisir de manger un éclair au chocolat fait maison contre un ligne droite et la frustration.

En septième, je mange, donc je suis moi.
Depuis des années cette question revient. Pour perdre du poids, dois-je sacrifier une des choses que je préfère au monde : manger ? Je sais que j'y suis condamnée, vue ma nature. Mais quand je fais le compte, je me dis que j'ai arrêté de fumer pour ma santé et celle des miens, j'ai mis des capotes quand il a fallu pour ma santé et celle de mes partenaires, je ne bois plus d'alcool quand je roule pour ma santé et celle des autres gens dans ma voiture et sur la route, je fais un peu de bénévolat pour ma conscience et notre société, est-ce qu'il va falloir aussi que j'arrête de manger ? Et que je me mette à courir tous les jours ? Et boire Contrex ? Et faire du Yoga ? Et apprendre 8 langues à mes enfants ? Et traiter les cons et les méchants avec magnanimité et compréhension ? Et tendre l'autre joue ? Merde à la fin ! Et à la faim ! Jeu de mots trop facile pour ne pas le placer.

Je ne suis pas heureuse d'être grosse, je préférerais être dans cette garce de norme, moi-aussi. Mais je n'y suis pas. Et je crois que ce qui risque de me rendre malheureuse c'est de ne pas accepter cet état de fait, et finalement, je ne sais pas au nom de quoi.

Maintenant, je vous laisse, je vais aller boire le jus d'un citron et manger la moitié d'une feuille de salade. Ou une limonade pas light et petit plat Picard. Et pis c'est tout. Non c'est pas tout, un dessert aussi. Quitte à mourir en 2012, autant mourir en ayant mangé un dessert.