jeudi 14 janvier 2010

13 janvier pourri...

Oui, bon ben cette fois, je crois qu'on ne peut plus le nier : ce 13 janvier était vraiment un sale jour.
Et moi je me plaignais parce que j'avais faim (faut dire qu'en passant de 2 tablettes de chocolat au riz + une poche de pancetta par jour entre les repas à rien, on s'y attendait pas non plus, hein ?), parce qu'il ne fait pas beau (faut dire qu'on est pas non plus en plein hiver, hein ?), parce que, parce que, pia pia pia. Parce que j'aime bien me plaindre, c'est tout.
Pendant ce temps, un peu loin au bord de la Manche, un petit garçon d'une vingtaine d'années s'endormait. Je ne sais pas s'il avait encore mal, je ne sais pas s'il avait encore peur, je ne sais pas s'il était encore triste. Je sais qu'il avait sa famille autour de lui, et que s'il y a un ordre et une justice quels qu'ils soient dans ce monde, il se repose, il est bien, enfin.
Je sais aussi que cela arrive chaque jour dans le monde, qu'on n'y changera rien, mais je plains ses parents, sa soeur, sa famille. Il se trouve que c'est la mienne aussi, un peu, par alliance, mais pas assez proche pour que je me sente le droit d'être "légitimement" triste.
Nous avons suivi à distance leur longue descente aux enfers, sans pouvoir rien pour eux.
J'aimerais être certaine qu'ils n'iront pas plus bas, mais je n'y arrive pas.
Jusqu'ici ils se battaient pour lui, pour le soutenir, mais maintenant ? Qu'adviendra t-il d'eux ? Réussiront-ils à se consoler ? Ont-ils assez de force pour surmonter ça ? Est-ce leur amour les uns pour les autres qui les aidera à survivre ? Pauvres survivants... Que leur dire ? Qu'écrire sur cette fichue lettre ? Pas besoin de redire des mots comme injuste, intolérable, ou encore insupportable, car tout ça ils le savent déjà, ni espoir, foi en l'avenir, car je ne sais ni si ni quand ils en seront là. Alors quoi ? Que veux-tu que je dise pour les aider alors que je n'arrive même pas à me figurer l'intensité ni la forme de leur douleur ? J'ai essayé de m'imaginer à leur place, mais mon cerveau refuse l'exercice. Et quand bien même, ce qui me ferait du bien à moi ne leur en fera pas forcément à eux.
Allez, j'arrête, car sinon je crois que je vais réussir à me plaindre encore une fois !
La Bourgogne pense fort à la Normandie et à la Bretagne, en cette terrible occasion...

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