vendredi 27 août 2010

Souvent femme varie...

Oui, oh ben je vous vois venir, cliché, nianiania...
Ben si. Je suis une femme, donc comme il a dit, lui, souvent je varie.
Alors pour ce qui est du poids et de ses inévitables questionnements corollaires (régime ou pas ? double-dose de chantilly ou pas ? legging à fleurs ou uni ? la liste est longue...), je n'y pense pas pour l'instant. Je n'irais pas jusqu'à dire que je m'en fous comme de ma première chemise (c'est pas rien, une première chemise), mais on s'en approche dangereusement.
En tout cas une chose est sûre : à l'heure où je vous parle, mon poids ne m'inquiète pas assez pour calculer la valeur de chaque saucisse ingurgitée ou encore me priver d'une bonne bière ou d'un oeuf en meurette. Je ne sais pas si quelqu'un peut s'imaginer ce que cela représente à long terme. Parce que 3 semaines de régime pour perdre les 4 petits kilos pris en quelques mois, c'est une chose. Mais une vie entière à se priver de ce qu'on adore pour dans un premier temps perdre les dizaines de kilos (qu'il faut pour rentrer dans la norme -c'est de ça qu'on parle, non-) puis dans un autre temps pour ne pas les reprendre, c'en est une autre.
Pas moyen. J'ai eu une année tellement difficile que maintenant que ça va mieux, ben j'en profite. Y compris pour manger. Je refuse catégoriquement (je pèse mes mots, c'est toujours ça) de gâcher ce bien-être par des considérations forcées par quelque pression que ce soit.
Il y a plein de bonnes raisons de commencer un régime, plein de mauvaises de ne pas le faire, et vice-versa.
J'adorerais être cette fille-là. Celle qui maîtrise sa vie, son apparence, ses sentiments, ses réactions, sa santé, qui est heureuse parce qu'elle l'a décidé, qui ne va pas laisser une contingence quelle qu'elle soit lui gâcher sa belle organisation, ou encore plus grave, la déco de ses chiottes.
Ah non, en fait, j'adorerais pas. Je crois même que j'aimerais pas du tout.
Je n'arrive même pas à être certaine qu'au fond de moi il n'y pas un petit quelque chose qui se dit qu'être grosse, être hors-norme, c'est une bonne idée. Peut-être même que ce petit quelque chose n'est pas complètement neuneu et sait très bien pourquoi c'est une bonne idée.
Je ne suis pas dans la norme.
Je n'ai pas un schéma intellectuel dans la norme, c'est sûr.
Je n'ai pas un schéma corporel dans la norme, c'est évident.
Là-dedans, où est la poule et où est l'oeuf, mes p'tits amis, j'en sais rien.
Ce que je sais, c'est que le résultat de toutes ces anormalités, c'est qu'on m'aime comme je suis ou on m'aime pas. Ceci ne vaut pas que pour les autres, ça vaut aussi pour moi-même. Je dois m'aimer comme je suis ou ne pas m'aimer. Difficile de faire abstraction de mon physique, il est pas bien discret. Difficile de faire abstraction de ma grande gueule, elle est pas discrète non plus.
Il y a plusieurs solutions pour vivre avec quelqu'un comme moi : essayer de changer, de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de normal ? C'est une idée. J'ai déjà essayé, j'ai échoué, abandonné, j'y reviendrai peut-être. Sans doute, même. Ou alors, je peux aussi choisir de tenter, même de manière ponctuelle, de faire avec mes défauts ? L'idée est alléchante, même si ce n'est pas trop dans mes habitudes de supporter mes travers.
N'empêche que là, maintenant, c'est comme ça que je gère.
Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais là tout de suite, ben c'est comme ça.
Je sais par contre que ce n'est que provisoire, puisque oui, je l'ai déjà dit dans le titre, souvent femme varie.

La prochaine fois, je vous parlerai de ce qu'on supporte (ou pas) d'être aimé (ou pas). Ou pas.

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