Janvier, tu vas y passer...

Non que je me réjouisse de l'arrivée de février et de son cortège de nouveaux âges dans la famille, mais il faut bien avouer que ce début d'année n'a pas été à la hauteur de la confiance qu'on avait placée à l'intérieur de lui (Maurice)...

On ne compte plus les personnes décédées entre décembre et janvier, ni du temps, n'empêche que l'ambiance est plutôt morose...

Aujourd'hui, et dans la famille "faire des enfants c'est une bonne idée", nous parlerons de mon aîné, qui a décidé qu'au deuxième trimestre, on pouvait se reposer un peu, vu la quantité d'efforts fournis au premier.

Sachant que ladite quantité, si l'on se réfère à une échelle de l'effort allant de 0 à 10, doit se situer aux environs de 0,3, je pense pouvoir affirmer que le prochain bulletin sera nul. Oh bien sûr, les notes ne seront pas catastrophiques, comme il le dit lui-même "j'ai quand même des 15 !". Mais au milieu d'autres notes...

Non, c'est au niveau du comportement que je me fais vraiment du souci. Il a reçu 2 heures de colle dans la semaine dernière, et ce qui me frappe, c'est qu'il n'a pas du tout l'air traumatisé.

J'ai reçu les papiers vendredi matin, j'ai eu toute la journée pour me calmer et essayer d'appréhender la situation sans trop de colère. Lorsqu'on en a discuté le soir, je lui ai expliqué calmement mais fermement (je vous rappelle que le nouveau moi de 2010 n'est que patience et maîtrise de soi...) que ça ne pouvait pas continuer ainsi, et que s'il lâchait prise dès la 6ème, ça n'allait pas être jojo...

Il m'a écoutée sans conviction, et quand j'ai lâché les mots "console", "ordi", "portable", "supprimés" dans la même phrase, un voile de panique est passé devant ses yeux...

"Supprimé ? Tout ? Mais jusqu'à quand ?"... Réponse de la mère : "jusqu'à ce que j'aie des preuves de ta bonne volonté." Oeil mi-colère, mi-rébellion du pré-ado pré-pubère...

S'en suit alors une négociation sur ce que j'appelle un preuve de sa bonne volonté, qui se termine sans vraiment aboutir.

Voyant que ça ne le touche pas tant que ça, je lui ai tout de même signalé, à titre d'info et en aucun cas pour qu'on en discute, que si la fin de l'année scolaire était encore entachée de retenues ou de mauvaises notes "évitables", il continuerait sa scolarité dans un autre collège, où il n'y aurait plus tous ses copains dans sa classe (car oui, toute sa classe de CM2 s'est retrouvée en 6ème, puisqu'il n'y a qu'une classe de 6ème ! vivent les petits établissements...).

Et là, c'est le drame. Il me dit que si je le change de collège, il ne "fouttra plus rien".

Le flegme maintenant légendaire de mon nouveau moi de 2010 ayant été mis à rude épreuve ces derniers jours, j'ai craqué. En gros, l'idée générale du message que je lui fis alors passer par une onde sonore frôlant les décibels du décollage simultané de 8 airbus A380, fut : "MAIS CRÉTIN, JE VOIS PAS CE QUI VA CHANGER PUISQUE TU NE FOUS DÉJÀ RIEN ! PAR CONTRE, SI TU T'AVISES DE NE PAS TE CALMER MÊME LÀ-BAS, TU AURAS PERDU 2 ANNÉES AU LIEU D'UNE ET TU FERAS LES SUIVANTES À LA CASERNE D'AUTUN !!! (descente d'un ton) Alors que si tu te calmes, peut-être te laisserai-je rentrer dans ton petit collège pour la 4ème, avec tes potes...".

Je l'ai senti assez incrédule (l'espoir fait vivre), et à la fois inquiet.

Il a donc passé une bonne partie de la soirée à faire des devoirs (dont certains en avance, la honte !), et il lui restait quelques menus travaux à terminer chez son père dans le week-end.

Je me suis laissée aller à espérer que ceci porte ses fruits et qu'il allait réfléchir.

Oui, bon ben je sais, quand il est rentré hier soir, j'aurais pas dû lui demander de me montrer ses devoirs terminés. Et pourtant je l'ai fait. Devinez quoi ? Pas finis. Pourquoi ? "Ché pas", dit-il...

Je vous passe le reste, vous voyez l'ambiance je pense...

Nous allons prendre des mesures qui vont faire mal...

J'arrête avec lui, je sus en train de m'énerver au lieu de faire mon ménage.

Allez, deux mots de WW : comme il me semblait, je n'ai pas perdu grand chose la semaine dernière. Pour cette semaine j'en saurai plus ce soir. Mais il semble que le problème est que je ne mange pas assez. La vie ne m'épargnera donc aucun pied-de-nez ?

Je vous le dis comme ça, mais hier soir, s'il y avait eu des clopes dans le coin, j'aurais recommencé à fumer, je crois...

Je respire, je me calme, le nouveau moi de 2010 va trouver une solution au problème "futur chômeur sans diplôme", devenir mince et belle (mouhahahaha), et rester magnanime... Et hop !